Évidemment

Va falloir que ça s’imprime un jour : ÉVIDENCE s’emploie comme jamais, il ne faut jamais dire jamais, comme si l’on pensait « de toute éternité » alors que nos corps sont mortels, et cela ne semble pas évident pour tout le monde !

alors Dieu descendit sur terre et demanda à souffler à un ange « il ne faut jamais dire fontaine je ne boirais pas de ton eau ». Mais l’homme est suffisamment inconscient pour foutre le feu a tout ce qu’il touche, ce qui fait penser que peut-être un jour, il n’y aura plus « jamais » d’eau. Mais comme faut « jamais » le dire. Bin…

Je ne suis pas pessimiste mais est-ce un instinct maternel bien qu’anafécondée par quelconque anaconda ou pma,
J’envisage toujours les pires scénarios. Ça ne veut pas dire qu’il faut les prévenir absolument. Puisque ça reste que de pures suppositions, des scénarios, des fables, de vagues intuitions primitives.
Donc je suppute que tout ce qu’il y a de plus imprévisible peut arriver n’importe quand,
et je met mon voile de confiance sur ma conscience à toute les occasions auxquelles mon cerveau primitif réagit : à tord ou à raison, mais surtout à raison pour ne pas faire une crise de tachycardie, car c’est comme ça que se manifeste mon angoisse.
Étant une ancienne claustrophobe , par exemple, j’ai du dominer ma peur, mettre la poussière sous le tapis avec la découverte du métro parisien. Cette peur est un genre de zombie qui se ramène rarement, mais j’ai parfois peur de la foule lorsqu’elle est trop serrée et j’évite de me trouver dans cette situation.
C’est un exemple de peurs que l’on apprends à maîtriser ou à ignorer. On en a tous. Plus ou moins avouables.

C’est pour ça que je parle du feu, et que j’accorde sa place à tout ce qui est improbable, ou incroyable. Mais pas du tout à ce qui est évident.

Il y a des mécaniques, des calculs, des façons de faire, des temps de cuisson, des stratégies, qui mènent à un résultat probable. C’est évident qu’il va être bon ton gâteau,
La cuisine embaume. Ouais ok mais : il peut avoir raté sa cuissons : « merde il est encore liquide »,
On peut recevoir un coup de fil, ou papoter « merde ça sent le cramé »,
En fait le lait était pas frais « ha c’est ça ce drôle de goût »…
Et à se fondre en excuse : « je suis désolée, vraiment de vous avoir déçu ».

ÉVIDENCES ?

Je remarque que le prochain titre qui sort pour l’évènement de l’Eurovision, se nomme EVIDEMMENT. Par la Zarra.
Pas n’importe laquelle LA Zarra. Est ce que cela va de soi ?

En fait pour tout vous dire, en commençant a écrire certain texte, j’employais ce mot à tord et à travers,
Il est trop tentant d’inclure le lecteur dans une sorte de club, un peu comme on file un coup de coude à son voisin ou sa voisine au cinéma,
Complice : « hey c’est évident que c’était ce type le meurtrier ». Ce qui est moins évident c’est le microcosme d’acarien sur lequel est assis le cinéphile.
Tout ça parce que ça m’amuse, de déranger j’aime écrire ceci, mais sans aucun coup de coude,
parce que mon ex détestait ça et qu’elle trouvait ça trivial, ringard et désagréable.

En creusant plus profond, je ne pensais pas trouver de l’eau,
mais heureusement ça venait d’un puit et pas d’un fontaine à laquelle je ne devait surtout pas jurer de ne pas y boire,
de ne « jamais » y boire.

Je voyais mon reflet en négatif onduler dans l’eau après y avoir jeté un cailloux puis, tandis que je racontais cette histoire, quelqu’un me demanda soudainement
« ça existe encore les puits en France ? »

…bin la réponse elle est pas évidente.

Il y’a tout un panel de question que l’on devrait se poser,
Que le cerveau ignore, par réflexe, ça a un nom : les biais cognitifs.

C’est tout un tas de réflexes , de chemins que la matière grise prend pour aller chercher une information,
Ça passe par des circuits courts, des circuits d’associations propre à chacun,
Et quand on parle de biais, c’est que, ces raccourcis empêchent souvent d’avoir une vision plus large d’un paysage que l’on croit pourtant connaitre. Cela peut même nous planter dans le décors. Pour dire…

Bien qu’on aiment s’esclaffer d’évidences que les choses sont évidentes, « ÉVIDEMMENT » en levant les paumes de mains vers le ciel et en haussant les épaules, les yeux fermé par tant de sécurité dans cette vraisemblabilité des événements, des faits ou des occurrences, n’est évident que…et là il y a plusieurs branches :

que pour qui est éduqué à son même sens commun,
à sa même culture ou à son même vécu,
à qui appartient au même groupe social, à la même génération :
j’ai vécu telle chose, évidemment que toi à ton âge aussi : « haussement d’épaule / paume levées au ciel »…

Tout ces gens plein de certitudes, ils ont pas encore prit le looping.

N’est évident qu’après un long parcours d’investigation, la preuve qui surgit comme cette grosse tâche sur la poignée,
« Bah évidemment c’est une poignée de porte, elle est sale » 
Combien de temps l’investigation aura t-elle durée, en était-ce même une ?
était-ce du au hasard ?

Le regard dans le vague assis sur les chiottes….  «  J’avais pas remarqué cette tâche »

« Qui sait ? Va savoir ?»

Est-ce qu’un évidence est une coïncidence subite, où juste un phonème théâtrale avec l’accent marseillais « à la Marcel Pagnol, évidemment !! » ?

Évidemment ça fait du bien ?
Et évidemment ça fait du mal ?
Ça dépends pour qui.
Ça dépends de quelle morale.
Et puis surtout de la fin qui précisera l’ensemble.

Il y avait cette expression qui faisait chier les profs dernièrement c’était « du coup ».
Moi aussi j’avais un tic, c’était « et donc ».

J’étais fort niaise en ce temps, je disais donc et donc à tout bout de champ.

Un jour bien plus lointain un autre homme m’apprit que l’on pouvait aussi dire « or donc ».

Mais je préfère me contenter de dire que la plupart des gens
Des rencontres,
Des évènements,
Sont tout sauf des évidences,
Qui aurait pu prévoir qu’un jour un homme tenta de s’immoler avec du rosé par exemple ?

« Mais évidemment il buvait pas d’alcool parce qu’il était musulman. » 

C’est un a priori, comme les catholiques, il y a des musulmans qui ne pratiquent pas,

C’est un a priori car on peut ne pas boire d’alcool mais savoir
À partir de combien de degrés il brûle,

et vice-versa…et versa de vice dans un sens ou dans l’autre

Paix à l’âme de ce bon rosé qui ne fit que l’inonder à défaut de l’immoler †

Je connais une cuisinière qui est végétarienne et qui cuisine de la viande quand même pour ses clients.
Vous trouvez ça évident ?

Je trouve ça généreux et une preuve de tolérance.

J’en connais certains qui lui lancerait des cailloux, et des chrétiens voir pire des athés ou pire encore des végan extrêmistes, oui ça existe ! Laissons le salut de chacun à chacun, et évitons de l’imposer… Oskour !

Et à cet instant je ne peux m’empêcher de penser à ce prêtre d’il y a deux semaines qui chantait dans sa paroisse en téléscopée live sur les écrans de tv : « chacun sa route, chacun son chemin, chacun son rêve chacun son destin », Tonton David se retourne dans son nuage.

Vous vous attendiez à cette fin ? C’est dommage que vous n’ayez pas vu cette messe. Ceci n’est absolument pas une contrepètrie.